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Philippe : courir avec un bébé en Argentine

Philippe Jacques
Actualisé le 27 décembre 2016

Philippe Jacques a su attirer l’attention de BB Jetlag grâce à un article paru dans La Presse en juin 2016 (Fêtes des Pères : Ironman au foyer). Philippe est un des papas honorables ayant mis sa carrière en veilleuse pour prendre un long congé de paternité de 5 mois avec son fils Mathéo. Il en a profité pour s’entraîner chaque jour, lors des siestes de son fils, dans le but de faire un Ironman. Voyageur, il nous explique comment il a su allier sport et voyage en famille, particulièrement lors de son périple en Argentine avec son fils de 9 mois. Portrait d’un papa voyageur qui court à contre-courant.

Vous voyagez beaucoup en famille, quel a été le voyage le plus sportif fait avec votre fils?

Lorsque Mathéo avait 9 mois, nous sommes allés 3 semaines en Argentine pour visiter ma sœur qui travaille à Buenos Aires. Nous souhaitions vivre dans cette métropole comme des résidents locaux et continuer à s’entraîner à la course, surtout que c’était la seule façon pour Mathéo de faire des siestes!Philippe Jacques, Argentine en famille

Avais-tu emmené avec toi tout ton équipement?

Heureusement, ma sœur et son mari sont également des coureurs et ils nous ont offert d’utiliser leur chariot de course et leur deuxième poussette de ville. En Argentine, peu de produits considérés comme luxueux peuvent être importés et les chariots de course font partie de cette catégorie. Il n’y en a aucun à vendre là-bas et les très rares que l’on croise ont été achetés à l’extérieur du pays.

As-tu des trucs pour repérer les meilleurs trajets de coureurs dans une nouvelle ville?

Dès les premiers jours de notre séjour, mon beau-frère a fait office de guide touristique pour nous montrer le chemin menant au grand parc où tous les coureurs de Buenos Aires se retrouvent, le parc Tres de Febrero dans le quartier Palermo.

Un bon truc pour connaître les endroits privilégiés pour courir dans une ville est de regarder le parcours emprunté par les courses organisées ou de contacter les clubs locaux (il est même parfois possible de se joindre à eux lors d’un entraînement!).

De plus en plus de compagnies un peu partout dans le monde offrent également des tours de ville à la course à pied, qui permettent de découvrir différents quartiers et de beaux endroits pour courir.Philippe Jacques, Argentine en famille

Y a-t-il des contraintes de courir en pleine ville bondée?

Il faut courir lentement, surtout que les résidents (piétons comme automobilistes) ne sont pas habitués de croiser des chariots de course dans leurs rues étroites.

Une fois arrivés au parc, nous suivions le sens des autres coureurs autour d’une grande boucle de près de 2km.

Les Argentins sont des coureurs?

En Argentine, courir est très à la mode et bien vu socialement mais ça ressemble plus à du jogging qu’à de la course à pied. On a dépassé énormément de coureurs qui ne semblaient pas aimer être en sueur à la fin de leur entraînement!

Courir est agréable et dans les parcs,  il y a toutes sortes de cours de groupe qui sont offerts et aussi des entraîneurs privés. Dans le parc où nous courions, il y avait même une petite roulotte avec une infirmière qui donnait des conseils sur la santé!

Avais-tu établi une routine sur place avec bébé?

Généralement, après environ 1 h 15 de course, ce qui correspond à la sieste de Mathéo, on retournait à l’appartement pour prendre nos douches et préparer le dîner, tout en permettant à Mathéo de bouger un peu (il a commencé à ramper à notre première journée là-bas!).

On s’assurait également d’avoir une collation sous la main pour aider à patienter jusqu’au repas. Parfois, on apportait le repas, un chandail de rechange et on profitait du splendide parc pour pique-niquer en famille.

Avec un bébé de 9 mois, c’est très simple de transporter son petit lunch! Tous les 2 jours, nous répétions le même rituel d’aller courir pour la sieste du matin de Mathéo.Philippe Jacques, Argentine en famille

Buenos Aires avec bébé, c’était bien?

En après-midi, après nos courses matinales, on découvrait d’autres quartiers en apportant avec nous le porte-bébé et en profitant du prix très faible des taxis. La majorité des trajets coûtent quelques dollars seulement, malgré un trafic assez intense.

Notre quartier préféré fut la vieille partie de Palermo, où l’on retrouve plein de jeunes artistes avec des commerces originaux et colorés. Le marché du dimanche de San Telmo est également un incontournable, bien qu’il soit aussi intéressant de visiter ce quartier lors d’une journée de semaine tranquille pour éviter l’immense foule. Le quartier de La Boca avec ses maisons colorées qui représentent l’icône de Buenos Aires est aussi à ne pas manquer, de même qu’un  des stades de football les plus légendaires au monde, celui de La Bombonera où Diego Maradona est devenu un dieu vivant en Argentine.thumb_IMG_3774_1024

D’autres jours, on quittait l’appartement avec la poussette et on explorait le quartier Recoleta où nous logions, avec son cimetière qui est l’une des plus grandes attractions touristiques de la ville et devant lequel nous passions lors de chaque course.

Lors des journées les plus tranquilles du voyage, nous nous arrêtions après notre course à une microbrasserie populaire (Cerveza Casera Buller) tout près du cimetière et nous profitions de la terrasse et des 25 degrés jusqu’à tard en après-midi.Philippe Jacques, voyager en argentine

Nous y dégustions les meilleurs « pastors » (tacos de viande cuite sur la broche) hors Mexique (au grand bonheur de mon beau-frère… mexicain!). La bière est également très bonne même si l’Argentine est définitivement un pays de vignobles… Les bouteilles de vin se vendent au même même prix dans les restaurants que dans les épiceries et dépanneurs.

Tout près du grand parc de Palermo, il y a également un petit mais joli jardin botanique qui est également un endroit parfait pour un pique-nique et une petite visite au réveil de Mathéo.

Nous avons effectué deux courtes excursions à l’extérieur de Buenos Aires (à Tigre, une jolie ville entourée d’eau qu’on peut rejoindre facilement en train de banlieue, et à Colonia en Uruguay, une charmante ville protégée par l’Unescoet qui est à seulement 1h de bateau). Ànotre retour en ville, nous étions toujours contents de retourner courir dans Palermo!

Un bémol à souligner?

Dans la plupart des endroits publics en Argentine, les tables à langer sont seulement dans les toilettes pour femmes… très utile d’avoir un petit tapis de plastique qui se replie pour pouvoir coucher Mathéo et le changer par terre, comme ceux suggérés dans l’article Changer bébé sur la route.

Et la place des enfants en Argentine?

Les enfants sont les bienvenus partout, autant dans les restaurants que dans les bars, et, on a toujours été très bien accueillis. Il est fréquent de voir des enfants très tard le soir dans les rues et dans les restaurants. En fait, en Argentine, les enfants se couchent souvent à la même heure que les adultes! C’est culturel!Philippe Jacques, Argentine en famille

Et en conclusion?

Au retour de ce voyage, j’ai couru au Québec ma première course avec Mathéo dans son chariot, une course de 15km pendant laquelle il a dormi du début à la fin, fidèle à son habitude. Comme quoi on peut voyager et garder la forme, tout en aidant notre enfant à faire ses siestes!Philippe Jacques, Argentine en famille

 

Pour en savoir plus sur Philippe Jacques, on lit son portrait inspirant dans La Presse.