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Les indésirables du retour : la santé « post-voyage »

Sante voyage avec enfants
Priscilla Gibeault
Par
Actualisé le 16 août 2017

Certains symptômes peuvent survenir plusieurs jours après le retour de voyage. Voici quelques points à surveiller chez nos enfants à leur retour à la maison et quelques informations à ne pas oublier de divulguer à notre spécialiste de la santé.

on consulte un spécialiste de la santé

Nous recommandons en tout temps de consulter un spécialiste de la santé afin de confirmer le diagnostic et s’assurer d’avoir le bon traitement pour nos enfants.

Si malheureusement au retour quelques symptômes apparaissent, le spécialiste de la santé que nous irons consulter aura besoin d’avoir un portrait du voyage effectué. Devant des symptômes persistants, il aura besoin du carnet de vaccination, de l’itinéraire de voyage, de la description des symptômes ainsi que la durée et l’apparition de ceux-ci.

La plupart des cliniques de santé voyage offrent les services de consultation de retour et certains hôpitaux spécialisés possèdent une expertise particulière sur les maladies tropicales.

Pour nos lecteurs québécois, la RAMQ couvre la consultation médicale au retour de voyage.

On pense à avoir réponse à ces 4 questions :
  • Où : pays visité et escales s’il y a lieu;
  • Quand : durée du voyage, date de retour, saison à destination;
  • Qui : antécédents médicaux, allergies, statut vaccinal;
  • Comment : alimentation, eau, logement, activités, baignade, contact avec animaux?, piqûres d’insectes?.

Les symptômes à surveiller

On surveille particulièrement l’apparition de diarrhée, de troubles dermatologiques, de problèmes respiratoires ou de fièvre. Voici un peu plus d’informations sur ces trois symptômes les plus fréquents.

No. 1

LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR

La cause

La diarrhée du voyageur, ou communément appelée « la tourista », provient principalement de virus, de bactéries ou de parasites.

Les symptômes

Les manifestions les plus fréquentes sont les crampes abdominales, la diarrhée, parfois des nausées et des vomissements, une diminution de l’appétit et voir même une légère fièvre.

Dans la plupart des cas, la diarrhée sera active en cours de voyage ou jusqu’à dans les 15 jours suivant le retour (bon à savoir!) et elle est assez fréquente chez les voyageurs en zone tropicale. Retenons qu’il s’agit le plus souvent d’une diarrhée banale, avec peu de risques de complications.

6 actions pour (tenter de) prévenir la diarrhée du voyageur
  • On évite les buffets présentant des salades ou autres aliments lavés avec de l’eau non purifiée. (On valide auprès de notre établissement que leurs mesures d’hygiène sont conformes.);
  • On demande des breuvages sans glace;
  • On opte pour l’eau embouteillée ou purifiée et ce, même pour le brossage de dents;
  • On surveille les crustacés, viandes ou poissons qui ne sont pas suffisamment cuits;
  • Pour un bébé curieux ou qui suce son pouce, on garde des lingettes nettoyantes à notre portée et on tente de garder leurs mains propres. Nos petits voyageurs en quête de découvertes et d’exploration sont plus à risque en touchant à tout. La prévention de la diarrhée repose sur des mesures d’hygiène alimentaire simples;
  • On rappelle régulièrement les consignes de ne pas boire de l’eau du robinet.

La diarrhée du voyageur est propice à des contaminations chez les proches au retour du voyage. Ne sous-estimons jamais le rappel et l’importance du simple lavage des mains.

Soigner la diarrhée du voyageur

Se réhydrater

La principale complication de la diarrhée du voyageur est la déshydratation.

  • On consulte l’article à venir sur bbjetlag.com: La diarrhée du voyageur : des recettes et conseils pour tous nos trucs et astuces.
Les antibiotiques

On peut également obtenir une ordonnance pour des antibiotiques en prophylaxie, à prendre seulement si les symptômes de la diarrhée du voyageur se présentent. Ils ne peuvent être utilisés de façon préventive.

La vaccination

Le Dukoral est un vaccin contre la diarrhée du voyageur causé par l’E.Coli et le choléra et qui s’administre par voie orale dès l’âge de 2 ans.

No. 2

FIÈVRE AU RETOUR

Consulter un spécialiste est une sage décision afin d’éliminer la possibilité de toutes infections cosmopolites telles que l’influenza, les infections pulmonaires ou urinaires ou tout autres infections de type O.R.L. (oreilles, nez, gorge).

Une fois éliminées, pensons ensuite aux problématiques tropicales telles que le paludisme (malaria), la fièvre typhoïde, les hépatites, la dengue, etc.

Prise de la température corporelle

Chez l’adulte ou les enfants de plus de 5 ans, la température est prise par la bouche principalement et chez les moins de 5 ans, le rectum est la voie privilégiée pour une lecture plus précise.

À titre de rappel, voici la température normale du corps, qui varie selon la méthode utilisée pour prendre la température de l’enfant.

  • Rectum : 36,6 °C à 38,0 °C (97,9 °F à 100,4 °F)
  • Bouche : 35,5 °C à 37,5 °C (95,9 °F à 99,5 °F)
  • Aisselle : 36,5 °C à 37,5 °C (97,8 °F à 99,5 °F)
  • Oreille : 35,8 °C à 38,0 °C (96,4 °F à 100,4 °F)

Les bébés de moins de 6 mois devraient consulter le médecin lorsqu’ils font de la fièvre. Les enfants plus âgés peuvent être soignés à la maison, pourvu qu’ils boivent assez de liquides et qu’ils semblent autrement en bonne santé. Cependant, ils devraient également voir un médecin si la fièvre perdure plus de 72 heures.

Entre temps, si bébé est fiévreux, on doit lui enlever le surplus de couvertures ou de vêtements pour permettre à la chaleur de s’échapper et ainsi abaisser sa température corporelle. On ne le déshabille pas complètement, car il pourrait alors avoir trop froid et commencer à grelotter, car son corps se mettra à produire plus de chaleur et cela fera remonter sa température corporelle.

Les bains d’eau tiède à l’éponge et les bains ou les frictions d’alcool ne sont pas recommandés.

Il n’est pas toujours nécessaire de donner des médicaments pour diminuer la fièvre. En fait, la meilleure raison pour administrer des médicaments à notre enfant, c’est pour réduire ses douleurs et ses malaises et non pour abaisser la température causée par sa fièvre.

  • On consulte le site Soins de nos enfants conçu par la Société canadienne de pédiatrie pour plus de détails.

No. 3

PROBLÈMES CUTANÉS

Les dermatoses sont un des problèmes de santé les plus fréquents au retour de voyage, avec la diarrhée. Elles peuvent provenir de différentes sources telles que des dermatoses solaires, des réactions aux piqûres ou aux morsures d’insectes, envenimations, infections, etc.

Retenons que certains des problèmes de peau peuvent être de source bactérienne et peuvent être traités à l’aide d’antibiotiques. Les principaux éléments à observer sont la présence de démangeaisons, la coloration de la peau à l’endroit concerné, la présence ou non d’enflure (est-ce local ou diffus?) et s’il y a une augmentation de la température de la plaie (chaleur).

Nos petits explorateurs sont souvent touchés par les dermatoses puisque, absorbés par leur curiosité, ils sont souvent portés à toucher à tout afin de mieux intégrer la nouveauté.

Les bébés voyageurs sont des cibles fragiles pour les troubles cutanés.

Une protection solaire et un chasse-moustique adaptés à l’âge de l’enfant ainsi que la couverture vestimentaire appropriée sont les recommandations de base pour une bonne prévention.

D’autres liens pour bien se renseigner

Continuer de voyager sans se limiter

Bien que les risques soient réels, il ne faut pas non plus avoir peur de quitter le pays. Des mesures de prévention existent et des précautions s’imposent.

Au retour, on reste à l’affût des différents symptômes ou malaises possibles et on garde en tête qu’un dépistage rapide permet d’éviter les aggravations ou la contamination de l’entourage familial ou scolaire.

Priscilla Gibeault
Priscilla Gibeault
Collaboration spéciale

Priscilla est infirmière-clinicienne, maman de 3 enfants et passionnée de plein air et voyages.