UNE QUESTION DE CHOIX
Il est important de bien évaluer le facteur risque lié à une destination et d’en analyser les impacts. Le choix revient à chaque parent voyageur de prendre la meilleure décision pour leurs enfants.
ON CONSULTE UN PROFESSIONNEL DE LA SANTÉ
Avant le départ, on consulte le pédiatre ou le médecin de famille de notre enfant afin d’évaluer sa condition générale. Si l’on part pour une longue durée, une visite chez le dentiste peut être une bonne idée (on prévoit assez de temps entre la visite et le départ pour pouvoir procéder à une réparation au besoin).
En pharmacie
Depuis la mise en place la Loi 41 au Québec, les pharmaciens peuvent prescrire des antipaludéens et des antibiotiques contre la diarrhée du voyageur. Consulter en pharmacie est donc une option rapide, efficace (le service et le produit se trouvent au même endroit) et surtout économique.
La prise de rendez-vous est fortement conseillée puisque les infirmières et infirmiers en santé voyage ne sont pas là à tous les jours mais aussi, car certains actes sont posés par la pharmacienne ou le pharmacien et cela permet d’éviter l’attente.
En clinique de santé voyage
On peut également consulter dans une clinique en santé voyage. Les infirmières et infirmiers en santé voyage y sont spécialisés et ont de bons conseils à nous partager.
Au Québec, on consulte le portail Santé mieux-être afin de repérer la clinique la plus près de chez nous.
On évalue nos risques réels
On prend en considération quel est le contexte dans lequel nous voyagerons. La très grande majorité des hôtels utilisent une quantité énorme d’insecticide, minimisant ainsi les risques de piqûres pour les voyageurs.
On pousse plus loin nos recherches : une maladie répertoriée dans un pays ne veut pas dire qu’elle est présente partout. Une région spécifique peut avoir un risque élevé de contamination tandis que d’autres centres n’ont eu aucun cas répertorié depuis bon nombre d’années.
LES PIQÛRES DE MOUSTIQUES
Beaucoup de maladies sont transmises par les piqûres de moustiques (le paludisme/malaria, le virus Zika, la dengue, le chikungunya, etc…). Il est donc important de bien se protéger en appliquant du chasse-moustiques et en portant des vêtements couvrants.
Pour en savoir plus sur le chasse-moustiques (insectifuge), on consulte le livre Le Guide des parents voyageurs : s’inspirer, s’informer, s’équiper, 0-12 ans on consulte un professionnel de la santé en pharmacie. Les pourcentage de DEET ou d’icaridine, ainsi que les posologies des produits, diffèrent selon l’âge de l’enfant.
On s’assure d’avoir avec nous un filet moustiquaire universel pour les bébés. Nous pouvons le mettre par-dessus la poussette ou sur le lit de bébé pour le protéger.
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L’application de chasse-moustiques n’est pas recommandée pour les bébés âgés de moins de 6 mois. On opte pour des barrières naturelles comme les vêtements couvrants et de couleurs pâles.
Nous pouvons aussi appliquer du chasse-moustiques de façon indirecte, en le mettant sur les objets qui entourent bébé comme sur la poussette par exemple.
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Si l’on doit utiliser un insectifuge et un écran solaire, il est recommandé d’appliquer l’écran solaire en premier et d’attendre 20 minutes qu’il pénètre bien la peau. On applique ensuite l’insectifuge.
LA VACCINATION CHEZ LES BÉBÉS
À priori, les bébés âgés de moins de 6 mois* n’ont pas à recevoir de vaccination particulière en santé voyage, sauf s’ils voyagent dans une région à haut risque, s’ils sont atteints d’une maladie chronique ou s’il y a un risque accru qu’ils entrent en contact avec un ou des porteurs de maladie.
LES VACCINS LES PLUS FRÉQUENTS
Afin de nous éclairer, voici une liste des quelques vaccins et médicaments les plus communs en santé voyage. On y trouve l’âge à partir duquel l’enfant peut recevoir le vaccin si notre famille voyage dans une région à risque.
L’hépatite A et B
L’hépatite A se propage principalement par le contact avec de l’eau ou des aliments contaminés. Elle est souvent associée à des mesures d’hygiène déficientes. Le vaccin contre l’hépatite A s’administre dès 6 mois et il est fortement recommandé pour tout voyage dans une zone à risque.
L’hépatite B est transmise par le contact avec du sang ou des sécrétions humaines. Depuis 2013, les bébés québécois reçoivent tous un vaccin pour l’hépatite B (il ne protège pas contre l’hépatite A). Il est donné en 3 doses soit à 2 mois, à 4 mois et à 18 mois.
Pour savoir si notre enfant a été vacciné contre l’hépatite B, on vérifie la section « Hépatite A / Hépatite B » dans son carnet de vaccination (au Québec).
Un vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B est offert dans les écoles dans le cadre du Programme québécois d’immunisation. Il est donné à la fin de la 4e année du primaire. Cependant, cette vaccination scolaire contre l’hépatite B pourrait se terminer avec l’arrivée de la première cohorte vaccinée contre l’hépatite B dans la petite enfance. Le vaccin combiné proposé à 18 mois est présentement en cours d’évaluation par le gouvernement pour les enfants nés après juin 2019. Pour plus d’informations sur cette nouvelle mesure proposée, on consulte la page 5 du document de recommandations du comité sur l’immunisation du Québec produit par l’Institut national de santé publique du Québec sur ce lien.
Si l’enfant voyage dans une région à risque et qu’il est né avant 2013 (donc qu’il n’a pas été immunisé contre l’hépatite B dans le cadre du Programme québécois d’immunisation), il est possible de recevoir le vaccin combiné pour l’hépatite A et B (ex. : le Twinrix).
À partir de 18 mois, l’enfant peut recevoir une dose adulte de Twinrix, soit 2 doses, dont 1 rappel dans les 6 à 12 mois suivant la première dose. Il est aussi possible de recevoir le Twinrix Jr qui se donne en 3 doses, soit la première au jour zéro, la deuxième après 1 mois et la troisième, 6 mois après la première dose.
Les antipaludéens (malaria)
Les antipaludéens, pour prévenir et traiter le paludisme (malaria), doivent être prescrits par un médecin ou un pharmacien. À noter que certaines infirmières en santé voyage et traitant en clinique du voyageur ont accès à des ordonnances collectives leur donnant ainsi la possibilité d’en prescrire.
Il est très important d’évaluer le risque réel selon la région visitée. Les antipaludéens ne sont pas dépourvus d’effets secondaires. Le choix de l’antipaludéen variera en fonction de l’âge, des conditions de santé, des médicaments déjà pris par le patient et de la destination visitée.
La fièvre typhoïde
Un vaccin contre la fièvre typhoïde est disponible à partir de 2 ans. Il existe une version orale qui est offerte pour les enfants de 5 ans et plus.
La diarrhée du voyageur
Le Dukoral est un vaccin contre la diarrhée du voyageur causée par l’E.Coli et le choléra et qui s’administre par voie orale dès l’âge de 2 ans. La protection dure 3 mois contre la diarrhée du voyageur causée par E.Coli et 6 mois contre le choléra pour les enfants de 2 à 5 ans. Il faut donc penser à prendre une dose de rappel si l’on repart en voyage au-delà de ce délai. On prévoit la prise de la première dose un mois avant le départ. 2 doses devront être complétés à intervalle de 1 semaine et ce, un minimum de 1 semaine avant le départ. Une troisième dose à intervalle de 1 semaine pourrait s’ajouter si l’on vise une protection contre le choléra. On prend aussi le temps de se renseigner sur son efficacité afin de prendre la meilleure décision.
On peut également obtenir une ordonnance pour des antibiotiques en prophylaxie, à prendre seulement si les symptômes de la diarrhée du voyageur se présentent.
La fièvre jaune
Le vaccin contre la fièvre jaune est offert à partir de 9 mois pour les voyageurs visitant des zones à risque, particulièrement en Afrique ou en Amérique du Sud. À donner au moins 10 jours avant le départ et la protection dure toute notre vie*!
Le vaccin contre la fièvre jaune est en pénurie au Québec. Si la vaccination contre la fièvre jaune est une exigence d’entrée dans notre pays ciblé, ou que l’on visite une zone à risque, vaut mieux téléphoner préalablement aux cliniques de santé voyages.
*Dû aux réserves limitées, il se peut qu’une dose fractionnée soit offerte. Bon à savoir, la dose fractionnée offre une protection limitée et non à vie contrairement à la dose complète.
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Le CHUM à Montréal a encore en réserve (limitée) le vaccin contre la fièvre jaune. On peut prendre rendez-vous directement sur le site web. Le coût est de 55 $ pour la consultation en santé voyage pour le premier enfant, 45 $ pour le second. L’administration du vaccin en dose fractionnée est de 100 $ et 195 $ pour la dose complète.
Encéphalite japonaise
Pour les aventuriers qui se rendent en région rurale pour un séjour prolongé, il est possible d’administrer le vaccin contre l’encéphalite japonaise aux enfants de 3 ans et plus.
La grippe
On peut recevoir le vaccin contre la grippe dès l’âge de 6 mois.
LE VIRUS ZIKA
Comme la situation liée au virus Zika est en constante évolution, on consulte l’article Le virus Zika : des outils pour se renseigner pour les dernières mises à jour.
La maladie de Lyme
La maladie de Lyme est causée par une bactérie qui se transmet par la piqûre d’une tique infectée. De plus en plus prévalent dans le monde, surtout dans le Sud du Québec et le Nord-Est des États-Unis. Le vaccin n’est plus commercialisé. La prévention reste la meilleure solution. Pour en savoir plus, on consulte ce lien. Le site Dispositif santé propose aussi au dossier détaillé sur la maladie de Lyme.
LA ROUGEOLE
Dû à une recrudescence des cas de rougeole en Europe, une dose hâtive du vaccin antirougeole peut être administrée aux bébés âgés entre 6 et 12 mois. On consulte l’article de La Presse Gare à la rougeole en France et en Italie paru le 17 juin 2019 pour plus de précisions.
L’ALLAITEMENT
À considérer, les bébés qui ne consomment que du lait maternel au sein ont une barrière de protection supplémentaire. N’ayant pas de contact avec la nourriture ou l’eau, les risques sont ainsi plus limités.
CARNET DE VACCINATION À JOUR
Il est astucieux d’avoir avec nous en tout temps le carnet de vaccination de nos enfants à jour. Comme le calendrier de vaccination peut différer d’un pays à l’autre, il est toujours pertinent d’avoir avec nous ces détails en cas de pépin de santé à destination.
DES BONNES RESSOURCES À CONSULTER
- On consulte voyage.gc.ca pour tout savoir sur les conseils officiels du gouvernement du Canada.
- On s’informe via le INSQP (Institut national de santé publique du Québec) pour obtenir de l’information encore plus pointue.
- On consulte la section de l’Agence de la santé publique sur le site officiel du Gouvernement du Canada pour tout ce qui a trait aux sujets suivants : causes, risques, prévention, symptômes, traitement, surveillance.
- Le Centers for Disease Control and Prevention est une ressource américaine efficace (en anglais seulement). On aime particulièrement leur option « Traveling with Children » lorsque nous sélectionnons la destination. Le site a une section spécifique pour le virus Zika particulièrement utile pour avoir un portrait rapide des États qui nous intéressent. La carte interactive est intéressante.
- L’Organisation panaméricaine de la Santé est une ressource fiable qui nous permet d’avoir un portrait détaillé de chaque pays sur son territoire.
- On accède aux derniers rapports de l’Organisation mondiale de la Santé concernant le virus Zika sur leur site.
- Le sitedu gouvernement du Canada est une a également une section dédiée au Zika dans sa rubrique « Conseils aux voyageurs et avertissements ».
POUR tout savoir sur le voyage en famille
- Achetez votre copie du livre Le Guide des parents voyageurs : s’inspirer, s’informer, s’équiper, 0-12 ans pour bien vous préparer!
- Le livre est offert en version papier, audio ou numérique partout en librairie ou en ligne au Canada et en Europe et dans certaines boutiques spécialisées. On consulte la liste des points de vente sur ce lien.
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Nous remercions Valérie Boyer, pharmacienne et Chantal Doiron, infirmière en santé voyage, pour leur précieuse expertise.
*Nous vous recommandons en tout temps de confirmer les besoins de votre bébé auprès d’un professionnel de la santé. Il sera en mesure d’évaluer la situation propre à chaque enfant. La lecture de cet article est à titre indicatif et ne remplace pas une réelle consultation.
Cet article a été écrit de manière indépendante afin de faciliter la vie des parents voyageurs sans aucune commandite ou partenariat en ce qui a trait à la vaccination et aux médicaments qui pourraient être cités à titre de référence.