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Pour tout savoir sur les turbulences en avion : 5 mythes à déconstruire

Partir en avion en famille avec des enfants
Actualisé le 7 février 2019

Les turbulences sont de loin le facteur le plus stressant pour les passagers. Pourtant, pour les équipages, les turbulences font partie du quotidien et sont un phénomène assez banal. Ils sont formés pour comprendre les mouvements de l’avion et les différents systèmes qui assurent la sécurité de l’appareil. On déconstruit les mythes autour du phénomène des turbulences afin de rendre notre vol en famille encore plus agréable.

No. 1

« LES AILES PEUVENT CASSER »

Volons en paix

On ne le répétera jamais assez : les turbulences, ça fait parfois peur et c’est très inconfortable, mais le risque de s’écraser est nul. De nos jours, les avions sont d’impressionnantes machines, construites à la fine pointe de la technologie avec des matériaux plus légers et résistants, des technologies plus avancées, des ordinateurs intelligents, etc.

Le moyen de transport le plus sécuritaire au monde!

Dès les premières étapes de la conception, les appareils sont testés de façon très rigoureuse, en prenant en  compte tous les scénarios possibles. Ce n’est pas pour rien que l’on dit que c’est le moyen transport le plus sécuritaire :  ces appareils peuvent supporter des conditions extrêmes sans danger!

La flexibilité des ailes

Parmi la panoplie de test que les ingénieurs font sur les avions, le test de flexibilité des ailes est le plus impressionnant : les ailes d’avions peuvent plier jusqu’à un angle de 90 degrés. Il est donc très improbable que les ailes s’arrachent, même pendant les turbulences les plus sévères.

 No. 2

« LES TURBULENCES, C’EST DANGEREUX »

D’abord, il faut faire la distinction entre trois degrés de turbulences : légères, modérées et sévères.

Les turbulences légères 

Les turbulences légères représentent 95 % des cas rapportés. La sensation est la même que de conduire dans les rues de Montréal, un peu cahotique, mais sans plus. On nous demandera d’attacher nos ceintures, mais les agents de bord seront quand même en mesure de circuler dans la cabine sans trop de difficultés.

Les turbulences modérées

Les turbulences modérées nous feront décoller de notre siège et donneront l’impression d’être dans une montagne russe dans un parc d’attraction. Les cafés se renverseront et à ce moment, mieux vaut être bien attachés et sécuriser les sacs sous les sièges. Les agents de bord seront assis à leurs postes et les services en cabine seront interrompus.

Les turbulences sévères

Les turbulences sévères sont très, très rares. Selon les récits de plusieurs pilotes interrogés, les pilotes rencontrent ce type de perturbation seulement une ou deux fois dans une carrière. Lors de turbulences sévères, les objets seront projetés vers le plafond (et nous aussi d’ailleurs si nous ne sommes pas attachés à notre siège!). L’avion subit des secousses importantes et du dommage superficiel pourrait être causé.

La durée des turbulences

On note que les turbulences modérées et sévères ne durent généralement que quelques minutes, tandis que les turbulences légères peuvent durer plus longtemps, si la trajectoire n’est pas changée.

No. 3

« L’AVION TOMBE DURANT LES TURBULENCES »

Une question de perception

Lors de tous types de turbulences, les mouvements à l’intérieur de la cabine sont accentués. On aura l’impression que l’avion pique du nez ou qu’il va se renverser si les turbulences sont assez fortes, mais en réalité, l’avion ne bouge que très peu.

Sur le radar du poste de pilotage, la perturbation est à peine remarquable lors de turbulences légères. Dans des cas les plus extrêmes (qui sont très rares), on enregistre un changement d’altitude de plus ou moins 20 pieds, ce qui demeure négligeable pour ce genre d’appareil.

L’application mobile de SOAR est faite pour calmer les gens anxieux en avion. Le but est de rationaliser l’expérience en donnant des données objectives aux passagers afin de démontrer qu’il n’y a rien à craindre. Parmi les différentes fonctions, un calculateur de force G permet au passager de cartographier les turbulences et du coup, de comprendre que l’avion ne risque pas de tomber du ciel!

No. 4

« LES TURBULENCES SONT DES POCHES D’AIR »

Poches d’airs, vide d’airs, « air pockets »…

C’est souvent comme ça qu’on décrit les turbulences à des passagers inquiets, mais à bien y penser… c’est quoi exactement des « poches d’airs »? Est-ce qu’il y a réellement un vide atmosphérique, une absence d’air dans lequel l’avion tombe? La physique derrière cette image ne tient pas la route!

Une rivière dans le ciel

Une illustration plus juste du phénomène serait de s’imaginer une rivière d’air avec des vagues et différents courants. Ces rivières d’air sont en fait des courants-jets, un courant d’air qui se déplace entre 160 et 320 km/h et qui marque la séparation entre les masses d’airs chauds et froids. Selon la trajectoire, les pilotes vont soit éviter les courants-jets en les traversant ou bien les suivre pour économiser du temps et du carburant.

La cause des turbulences

Les turbulences surgissent lorsque des masses d’airs de déplacent de façon irrégulière, poussant sur l’appareil vers le haut ou bas. Les raisons de ses perturbations peuvent être  nombreuses : thermiques, mécaniques, mouvement des vents, géographiques. Donc, scientifiquement parlant, l’avion ne tombe pas dans une « poche d’air », il est plutôt poussé par les vents, mais il n’y a pas de craintes à avoir car l’appareil est conçu pour naviguer de la sorte.

No. 5

« LES TURBULENCES SONT IMPRÉVISIBLES »

Tout est calculé

La météo est un facteur qui est toujours considéré lors de la préparation d’un vol et les zones à risques de turbulences sont visibles sur les cartes. Pendant le « breffage » d’équipage, les pilotes vont informer le personnel de cabine des éventuelles turbulences et à quel moment on s’y attend pour qu’ils puissent organiser leurs services en fonction de ce facteur perturbateur.

En vol, les rapports en temps réel des appareils sur la même route sont les meilleurs outils pour prévoir les turbulences. Lorsque les pilotes reçoivent un rapport de turbulences des autres avions devant eux, ils peuvent décider de changer d’altitude pour éviter la zone problématique.

Mais…  il y a parfois des surprises

Même si les radars et les rapports de turbulences sont d’excellents outils de prédiction, il arrive parfois que l’avion rencontre des turbulences de type CAT, soit des turbulences par temps clair. Elles surviennent de façon inattendue et ne sont pas visibles sur les cartes. Ce sont les perturbations les plus « dangereuses » puisqu’elles sont soudaines et ne donnent pas la chance de s’y préparer.

MAINTENIR SA CEINTURE DE SÉCURITÉ ATTACHÉE

Théoriquement, si tout le monde est attaché et que les objets sont bien sécurisés dans la cabine, les turbulences ne sont pas dangereuses. En décembre 2015, 21 personnes ont été blessées à la suite de turbulences modérées sur un vol d’Air Canada. Pourquoi? Elles n’étaient pas attachées.

C’est donc à se demander pourquoi un bébé de moins de deux ans voyageant sur les genoux de ses parents n’est généralement pas attaché… Certaines compagnies aériennes, comme Singapore Airlines ou Vueling par exemple, offrent une petite ceinture qu’il est possible de glisser dans la nôtre et que nous attachons autour de la taille de bébé (voir image au point 8 de cet article). Ce n’est toutefois pas la norme.

La plupart des blessures causées par des turbulences sont infligées à des membres de l’équipage parce qu’ils sont souvent les derniers à s’asseoir.

POUR BIEN SE PRÉPARER

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Alla Malyezyk
Collaboration spéciale

Étudiante en relations publiques, Alla est déterminée à échapper à la routine et décide d’adopter la vie de jet-set en devenant agent de bord. En perpétuelle quête d’aventures, elle fait son petit bout de chemin autour du globe, accumulant expériences, bonnes adresses et histoires croustillantes. Alla est les yeux et oreilles de BB Jetlag et se fait un devoir de rapporter les dernières tendances en matière de voyage. Maintenant maman d’un petit bébé voyageur, son regard de maman agent de bort devient encore plus pertinent. Vous la retrouverez aussi sur Jetlag Collectif, où elle rassemble une communauté de voyageurs montréalais.