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Marie-Claude et Patrick : bateau, boulot, dodo

Actualisé le 3 octobre 2017

BB Jetlag a rencontré Marie-Claude Massie et Patrick Tapp. Ensemble, ils forment une grande famille avec 3 enfants : Zoé, deux ans, Jacob, presque 14 ans, et Meagan, presque 16 ans. Travaillant tous deux au centre-ville de Montréal, ils ont fait le choix inusité, il y a quelques années déjà, de déménager leurs pénates à mi-temps sur leur bateau accosté dans le Vieux-Port de Montréal. On découvre comment ils réussissent à allier leur vie de famille et leur grande passion.

D’où vous est venue l’idée d’accoster le bateau en plein centre-ville?

C’est Patrick qui a parti le bal il y a bientôt 8 ans, le premier été où nous avons commencé à nous fréquenter. Un célibataire (avec deux enfants!) au centre-ville avec son bateau, c’était hot! Je suis tombée sous le charme (du gars et du set-up), il va sans dire!

À l’époque, il n’était pas rare de lever l’encre en pleine soirée le vendredi pour aller dormir dans les îles de Varennes et n’en revenir que le lundi à 7 h. Et pendant la semaine, c’était la vie urbaine comme on l’aime, en compagnie des touristes du Vieux-Port. Nous étions conquis et nous le sommes toujours plus que jamais : notre deuxième demeure n’a pas de numéro civique, bouge au gré des vagues et du vent… et passe en-dessous du pont Jacques-Cartier plutôt que dessus!Marina du Vieux-Montréal

Quels sont pour vous les plus grands avantages d’un bateau urbain?

Assurément le fait de pouvoir en profiter toute la semaine plutôt que juste le week-end! Il y a quelques années, nous avons passé l’été au lac Champlain. C’était magique… mais juste les week-ends! Quand tu peux avoir de la magie en tout temps, le choix n’est pas difficile à faire. Pourquoi rager dans le trafic quand le bureau est situé à 12 minutes à pied (pour moi) et à 2,5 km en vélo (pour mon copain). La garderie de Zoé est à peine à 200 mètres du bureau de Patrick dans Griffintown, sur le bord du canal de Lachine. Zoé trépigne d’impatience de mettre son casque le matin pour faire le trajet avec son papa.

C’est sûr que nous retournons à la maison quand les ados sont avec nous (du moins la semaine), mais quand ils étaient à l’âge d’être dans des camps l’été, ils allaient parfois aux camps de l’UQAM. Quel bonheur de se retrouver ensuite au bateau tout le monde ensemble en fin de journée (avant 17 h 30 plutôt qu’à 18 h 30, à bout de souffle!).

Le Vieux-Montréal se dynamise, avez-vous noté des changements en 8 ans?

Au fil des ans, nous avons vu le quartier changer, un petit marché apparaître, des épiceries se pointer le bout du nez… Nous pouvons donc faire nos emplettes à l’européenne, au gré de nos envies. De temps en temps, nous en profitons pour essayer un petit resto dans le Vieux… Et souvent, nous finissons nos repas à la crèmerie pour savourer une crème glacée tout en prenant une grande marche! Et que dire des soirs de feux d’artifice, alors que nous avons des places VIP en tout temps, assis à l’avant du bateau.

Plage de l’horloge dans le Vieux-Montréal

Avez-vous des endroits privilégiés à proximité?

Il y a le canal Lachine, lieu sans pareil pour la coureuse que je suis. D’ailleurs, il y a aussi les Îles-de-Boucherville qui offrent un espace formidable pour la course. Il nous est arrivé quelques fois d’y dormir à l’ancre. Je prends alors un kayak très tôt le lendemain pour me rendre sur la terre ferme, le temps de fouler le sol pendant quelques kilomètres (tout en ayant sous la main ma carte d’accès aux parcs de la SEPAQ, bien sûr).

Je m’arrange ensuite pour revenir au moment où mon chef sert le déjeuner (des œufs, du bacon, des patates, alouette!). Puis il y a la baignade dans les Îles. Quand il y a du courant, on ne prend pas de risques et on s’attache. En tout temps, on enfile notre gilet de sauvetage.

Bref, les avantages d’être en ville sont nombreux! Et l’un d’entre eux, c’est de pouvoir lever l’ancre facilement pour changer de rythme et de paysage!

Y a-t-il une logistique particulière à prévoir?

Nous refusons catégoriquement de vivre dans nos valises. Et puis, il y a des laveuses/sécheuses à la marina du Yacht Club de Montréal. Ainsi, nous avons assez de linge pour vivre au bateau la fin de semaine sans avoir à traîner continuellement nos choses. Pour la semaine, nous en apportons toujours un peu, même si nous gardons quand même 1-2 robes et 1-2 chemises sur place au cas où. Il nous est déjà arrivé de revenir sur nos pas en pleine heure de pointe pour passer la nuit au bateau.

Et puis, il faut se souvenir à quel endroit nous n’avons plus de lait. Où est-ce qu’il manque de pain, à la maison ou au bateau? Est-ce qu’il y a assez de couches d’un bord, de papier hygiénique de l’autre? L’important, c’est de tout noter au fur et à mesure. Sans vouloir me vanter, je suis rendue une pro dans ce domaine! Je gère cet aspect de la maisonnée!

Travaillez-vous à partir du bateau?

Il ne faut pas passer sous silence la capacité d’y travailler… quand le Wi-Fi fonctionne bien! Ce qui n’a pas toujours été le cas et nous avons mené un long combat pour améliorer cela dans la marina. Dans nos boulots respectifs, la technologie est primordiale et nous avons besoin d’être connectés en permanence. Le bateau doit nous offrir la même facilité d’accès qu’à la maison.

Et les fins de semaine, vous restez à proximité de Montréal?

Avant l’arrivée de bébé, nous étions toujours partis les week-ends. Maintenant, nous restons un peu plus souvent à quai. Après quelques heures à voguer, Zoé a besoin d’espace pour jouer. De plus, les ados ont vieilli, ils ont des activités et des amis. Nous partons donc moins souvent, mais nous profitons quand même des longs week-ends ou des vacances pour partir plus loin, plus longtemps.

Nous avons célébré le premier anniversaire de Zoé à la Marina de Trois-Rivières pour le long week-end de la St-Jean. Nous avons ensuite passé 5 jours dans le majestueux port de Québec au mois d’août. Nous pensons déjà reprendre nos aventures paradisiaques dans les Mille-Îles (peut-être en passant par le Canal Rideau) lors de nos prochaines vacances estivales.

Les plus grands défis à 5 sur un bateau?

L’espace est restreint, c’est sûr! Mais c’est définitivement une opportunité pour se rapprocher. Nous respectons le territoire de chacun (la plupart du temps sans heurts). Quand nous ne dormons pas à quai,  il y a aussi la gestion des toilettes et de l’eau. Pas question de prendre une douche de 20 minutes et parfois même une douche tout court! Avec du savon écologique, il n’y a rien de tel que de se laver dans le fleuve ou dans le lac.

Au départ, nous avions un bateau moteur de 28 pieds. Les deux enfants étaient aussi plus petits. C’était parfait pour nos besoins. Il y a quelques années, notre passion étant toujours présente et grandissante, nous avons eu ce qu’on appelle dans le milieu la «maladie du pied». Nous voulions grandir!

Nous avons donc fait l’acquisition d’un bateau moteur de 34 pieds à deux étages. C’est ni plus ni moins notre condo en ville de la mi-mai à la mi-octobre (vive l’air climatisé puis le chauffage!). Les adultes ont leur chambre bien équipée, Meagan et Jacob ont leur petite chambre commune et Zoé couche dans le salon  où nous avons troqué un sofa pour son parc et quand nous avons des amis en visite, nous nous organisons!

Pour vous, la vie sur l’eau c’est…?

De notre côté, la vie sur l’eau est synonyme de sérénité, grand air, plaisir en famille. Zoé est encore trop petite pour acquiescer à nos propos, mais comme elle a prononcé le mot « bateau » avant même de dire « papa » ou « maman », on ne doute pas un instant qu’elle sera un bon petit mousse comme sa grande sœur et son grand frère!

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